Hélène Boucher, une étoile filante (1908-1934)

Ce que l’on retient en premier lieu de cette jeune femme qui telle une étoile filante n’aura vécu que 26 ans c’est son sourire éclatant et un enthousiasme hors du commun. Elle est peut-être pour cette raison l’une des aviatrices d’avant-guerre les plus connues.

Hélène Boucher, l'une de nos aviatrices françaises la plus douée et la plus lumineuse décédée tragiquement à 26 ans.
Hélène Boucher (1908-1934) un destin tragique. Photo extraite de l’album Aviatrices, un siècle d’aviation féminine française

De son vrai prénom Léna elle naît à Paris le 23 mai 1908 d’un père architecte. Elle habite au 169 rue de Rennes, où une plaque rend aujourd’hui hommage à la jeune femme. Elle reçoit une éducation classique : leçons de piano, cours d’anglais et de couture. Toutefois elle adore la vitesse et son père accepte même de lui prêter sa voiture avant même qu’elle n’ait le permis.

Son destin bascule dans le … bus qu’elle prend tous les jours pour rejoindre la modeste boutique de chapeaux qu’elle a en gérance. Elle y croise en effet Robert de Grésigny officier de réserve et pilote à Orly. Ce dernier sensible à l’intérêt qu’elle porte alors à l’aviation lui fait faire son baptême de l’air. Une véritable passion naît alors chez la jeune femme qui se rend à Orly dès qu’elle le peut. C’est ainsi qu’elle devient la première élève de l’école de pilotage d’Henri Farbos à Mont-de-Marsan. A presque 23 ans en mars 1931 elle reçoit sa première leçon de pilotage. Tout comme Adrienne Bolland, Hélène Boucher est douée puisqu’elle obtient son brevet de pilote (n°182) fin juin 1931 après seulement 17h50 de pilotage.

L’une des premières pilotes de course

Elle achète alors en Angleterre un Havilland Gispy Moth avec lequel elle s’exerce à la navigation et même à la voltige. En juin 1932 elle obtient ainsi son brevet de pilote de transport public.
Elle enchaîne alors de nombreux périples à travers le monde à bord de divers avions et de nombreux records. C’est ainsi qu’elle bat le record féminin d’altitude pour avions légers (moins de 450kg à vide) le 2 août 1933 à Orly en atteignant 6100 mètres. Elle se révèle être aussi une voltigeuse hors pair. Ce qui lui vaut très vite une excellente réputation dans le cercle très fermé des grands pilotes. Ce qui lui permet de signer en 1934 un contrat de pilote chez Caudron, l’école même où Adrienne a appris à piloter et il faut bien le dire la plus prestigieuse de l’époque.

Les Douze Heures d’Angers toujours en 1934 lui ouvrent un autre cercle très fermé : celui des pilotes de course. Pilotant avec assurance le tout nouveau Caudron C.530 Rafale, elle se classe deuxième sur dix mais surtout elle bat le record de vitesse sur 1000km pour avion en atteignant 250km/h. Mieux le 8 août 1934 à bord d’un Caudron .450, elle bat le record international de vitesse toutes catégories sur 1000km avec 412km/h, devenant la première femme à obtenir un tel record. Elle devient alors une énorme vedette en France.

Une fin tragique

Mais le destin la rattrape fin 1934. Hélène Boucher propose de faire une présentation du C.530 Rafale le 1er décembre au Salon de l’aéronautique. La veille, elle décolle de son C.430 malgré « la crasse » (brouillard) qui sévit à 100 mètres l’altitude. D’ailleurs elle comprend vite son erreur mais en voulant atterrir elle se présente mal et remet les gaz. Elle n’a pas le temps de rentrer  ses volets car cette opération nécessite 60 tours de manivelle. La seconde tentative échoue également, elle réaccélère, se retrouve sur le dos puis s’écrase à Magny-les-Hameaux. La jeune aviatrice est tuée sur le coup.

Plaque rendant hommage à Hélène Boucher au 169, rue de Rennes à Paris. Photo Sophie Deschamps

Son corps est alors transféré aux Invalides et exposé dans la chapelle Napoléon, une première pour une femme. C’est là que le 2 décembre le peuple de Paris vient lui rendre hommage. Elle est enfin enterrée à Yermenonville dans l’Eure.